leconomiste com

Les sessions des collectivités se déroulent dans le calme. 715 millions de DH pour la région et 742 millions de DH pour la mairie. Laenser et El Azami adoptent leur budget 2018 à l’unanimité.

C’est la rentrée pour les collectivités locales de la région Fès-Meknès. Ainsi, les instances élues tiennent respectivement leurs sessions. A commencer par le Conseil régional qui a réuni récemment son assemblée sous la présidence de Mohand Laenser. Une session qui s’est déroulée dans le calme, comme pour la majorité des autres réunions. Parmi les priorités, le projet phare, l’aménagement de la route reliant Fès à Taounate.
Un tronçon longtemps défendu par les conseillers régionaux. D’un investissement de plus de 1,6 milliard de DH, ce projet verra le jour grâce à l’appui de diérents partenaires dont le ministère du Transport. Les élus du PAM, particulièrement Mohamed Hjeira et Mustapha Lamrizek, se disent rassurés. D’autant qu’il s’agissait d’un point de discorde suite à un long épisode de désaccord avec leur président qui a finalement trouvé le financement nécessaire pour mettre fin à «la route de la mort».

Le PAC de Fès prévoit 7,68 milliards de DH, une vision qui devrait être portée et approuvée par d’autres partenaires.

Le Conseil régional a adopté un budget prévisionnel de l’ordre de 715,69 millions de DH. Un montant qui reste toutefois dérisoire pour une région cruellement touchée par le chômage et la pauvreté. Pour ne citer que les derniers chiffres du HCP, Fès-Meknès figure en queue de peloton, devant les régions de Beni Mellal-Khénifra, Safi-Marrakech et Drâa-Tafilalet. En matière de PIB, Fès-Meknès affiche un taux de -0,5%. «Ce qui est à la fois très alarmant et très significatif», commente le consultant et économiste Abdou Jouahri.

Naguère une ville attractive à l’investissement industriel (textile, agroalimentaire, mécanique et électrique), Fès, chef-lieu de la région, se cherche une nouvelle identité. Pour cela, elle doit d’abord sauvegarder l’existant, valoriser son patrimoine et faire bonne presse. C’est ce qui ressort en eet du Plan d’action communal (PAC 2016-2021), adopté à l’unanimité, comme pour les autres 37 points à l’ordre du jour de la session du 4 octobre.

Voté avec une année de retard, car il devait être finalisé en 2016, le PAC de Fès prévoit 7,68 milliards de DH. Signalons qu’il s’agit là juste d’une vision qui devrait être portée et approuvée par d’autres partenaires, et pas d’un projet acté pour réalisation. Néanmoins, ce plan se base sur cinq principaux axes. Dans l’ordre, il préconise un investissement de 4,2 milliards de DH pour améliorer l’attractivité de la ville, près de 800 millions de DH pour rendre la cité équilibrée et intégrée, près de 2 milliards de DH pour créer un pôle économique compétitif, 581 millions de DH pour faire de Fès une ville écologique et durable et 52,5 millions de DH pour encourager la gouvernance participative. Tous ces axes devraient être finalisés à la fin du mandat, en 2021.

Pas sûr, car d’abord le PAC accuse déjà un retard d’une année. En plus, il va falloir trouver les partenaires qui puissent adhérer à la vision de la ville et être d’accord sur la partie financement. En attendant, la mairie a adopté un budget de 742 millions de DH au titre de 2018. Une enveloppe dont les recettes proviennent des taxes transférées avec 231,5 millions de DH (31,2%), les taxes locales avec 274 millions de DH (36,69%) et la TVA avec 236 millions de DH (34,84%). Côté dépenses, le gros du budget ira aux salaires des fonctionnaires (193 millions de DH), le remboursement des dettes (BM et FEC) et le paiement des services délégués (éclairage public, ramassage des ordures, décharge publique…).

A noter que les engagements de la commune dans ces rubriques représentent quelque 607 millions de DH (81,81% du budget communal). Ce qui ne laisse pas une grande marge de manœuvre pour la partie équipement. Celle-ci est estimée à 98 millions de DH (13,21%). D’où la possibilité du recours à un nouvel emprunt. A ce titre, les conseils communal et préfectoral de Fès seraient en train d’étudier le recours à un emprunt de 300 millions de DH. Un montant qui pourrait financer nombre de projets d’aménagement et de mise à niveau urbaine. En attendant, la ville a opté pour une réfection partielle des voiries.

El Azami défend son action

Driss El Azami El Idrissi, le maire de Fès, airme avoir assisté à plusieurs réunions de travail, accueilli nombre de délégations étrangères (Kinshasa et Florence) et résolu plusieurs problèmes (odeurs nauséabondes du lexiviat, transport public, PDU…). Particulièrement pour le transport, le maire a annoncé qu’un bureau d’étude indépendant se penche actuellement sur le cahier des charges liant la commune à la société délégataire (City Bus). «Cette étude devrait définir s’il y a un retard d’investissement de la part du délégataire ou un manquement de la part des engagements de la commune», explique El Azami. A signaler enfin qu’au moment où ce dernier présidait la session, les marchands ambulants, poussés à libérer le domaine public manifestaient devant sa mairie.

De notre correspondant, Youness SAAD ALAMI

L’économiste : Edition N°: 5125 Le 12/10/2017

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.