Potentialités touristiques de la région Fès Meknès

La région de Fès-Meknès regorge de richesses touristiques attrayantes et diversifiées pouvant jouer un rôle important dans son développement socio-économique :

  • Grace à leur patrimoine historique et architectural, les deux villes médiévales (Fès et Meknès) peuvent développer un tourisme essentiellement culturel : Fès, la capitale spirituelle du Royaume, est connue par ses arts traditionnels et son patrimoine architectural riche et authentique ; Meknès constitue avec son patrimoine et le site Volubilis un carrefour civilisationnel attractif.Les deux villes sont classées patrimoine universel par l’UNESCO.
  • La province de Moulay Yacoub est connue par les sources thermales de Moulay Yacoub ayant des propriétés thérapeutiques dans un paysage reposant et vallonné offrant la possibilité de diversifier l’offre touristique de la région en ajoutant le  » tourisme de cure « .
  • La province d’Ifrane regorge d’importants sites naturels attractifs au sein d’une cédraie qui s’étend sur 115.920 ha ; il s’agit de sources, lacs, rivières, offrant la possibilité de développement du tourisme de nature, celui rural et de l’éco-tourisme :
    – Dayet Aoua, lac hachlaf, lac ifrah, lac Nduit, lac Tifounnassime, lac Afnouine, Aguelman..
    – Source Ben smim, Sidi rached, zenouka ajaabou, ain aghbal, ras elma, amghas, ain nokra..
  • La province de Sefrou, avec un paysage naturel diversifié, offre l’opportunité de développer différents produits touristiques dans des sites naturels de grande attraction :
    – Forêt Takaltount, forêt de Taffert, massif de Bouyiblane, dayet iffer, dayet Afourgagh..
    – Source Ain sebou, Ain Timdrine, Ain Soltane, Ain Regrag, Ain Chifa, Ain Jerrah, Ain Reggada, cascade Alla ou Ichou…
    – L’arrière pays de Sefrou: Imouzzer Kandar, Bhalil, Elmanzel, Sebou, Taffert, Bouyiblane.. pourrait offrir des randonées pédestres, équestres, à vélo très attrayantes.
  • La province de Taza comprend des sites naturels au sein d’une forêt qui s’étend sur 210.777 ha et incluant le Parc National de Tazekka, la station estivale bab Boudir, les cascades de Ras Elma, les grottes Friouato, grottes Chaâro et Ciker Oued el bared, la lac tamdo, Ain Elha mra ; en plus de réserves de chasses permanentes.
  • La Province d’Elhajeb peut connaître le développement de l’agrotourisme, du tourisme écologique et des activités recréatrices (la chasse, la pêche, les randonnées, les circuits des lacs, le sport de montagne..) et ce, grâce aux sites naturels : Source Ain Khadem, source Assalama, source Ain Bitit, source Ain Bouteghzaz, source Ain Madani…
  • La province de Taounate peut attirer les visiteurs attirés par l’écotourisme et de nature (randonnées, cyclisme de montagne, chasse et pêche…) et ce, grâce sites naturels:
    -La zone d’Oudka à Rhafsai (1.600 m d’altitude) sources d’eau fraîche et belvédères..
    -La localité de Bouadel qui dispose d’une source à grand débit (site estival)..
    -Les lacs collinaires et barrages (pêche et sport nautique)
    -Les montagnes et espaces forestiers (chasse et randonnées..)
    -Les grottes et les cavernes Kahf Arouss, Kahf Sidi Ali ben daoud, Kahf Ras lakbour ..
  • La province de Boulemane est caractérisée par les activités de chasse et par les sources en eau abondantes et de fort débit.
    -Les steppes d’Alfa offrent la possibilité de pratiquer la chasse (cynégétique) et l’installation des amodiations de chasse.
    -L’abondance des sources en eau naturelles et de fort débit peut encourager le tourisme de nature et l’éco-tourisme : Ain Tadout à Sekoura, source Titzil à Guigou, source Tissaf..

Histoire

L’agglomération de Fès constitue le premier pôle urbain de la région Fès-Meknès et la troisième agglomération du Maroc après Casablanca et Rabat-Salé. Elle abrite maintenant plus de 1. 100 000 habitants. Son développement urbain s’est étalé sur plusieurs siècles. Les facteurs et les mécanismes qui ont régi les principales étapes de son évolution sont indissociables des contextes de son arrière-pays et du reste du Royaume. Le tissu urbain de Fès et son étalement spatial portent encore les empreintes des bouleversements historiques et des transformations socio-économiques régionales et nationales.

La naissance de Fès remonte au règne d’Idriss 1er qui cherchait, en 789, un emplacement pour sa capitale. Le choix du site s’était porté sur la vallée de l’Oued Fès, petit affluent du Sebou ; des ravins lui amènent des eaux de sources abondantes et rarement taries au cours de l’histoire (DESPOIS J, 1967). L’adduction en était presque entièrement assurée par le cadre naturel à travers les quartiers de la ville. Quant aux avantages de la position régionale, ils se sont révélés stratégiques dans la mesure où la ville a eu besoin, durant sa longue histoire urbaine, d’assurer ses liaisons avec la côte méditerranéenne et le littoral atlantique par les vallées des Oueds Mikkès, Sebou et Lebene, ou le Maghreb central par le couloir de Taza, et vers le Tafilalet, par les passages de Laânnoceur et la route de Boulemane.

Le premier noyau de la ville de Fès remonte au VIIIème siècle quand la rive gauche de l’oued Fès, un affluent de l’oued Sebou, fut choisie par Idris premier pour bâtir la capitale de sa dynastie. Son fils et successeur Idris II, consolida et concrétisa ce choix en étalant ce premier noyau sur la rive droite de l’oued Fès. Le site offrait plusieurs avantages (abondance des ressources en eau, disponibilité des matériaux de construction et position stratégique par rapport aux voies de communications nord –sud et est-ouest).

L’arrivée des Mérinides s’est inscrite dans l’espace de la ville de Fès par la mise en place d’une nouvelle extension, Fès Jdid, au Sud-Ouest de Fès El Bali où furent édifiés un centre administratif, un palais royal, un espace commercial et des logements qu’ils entourent par des remparts.

Fès au début du XXème siècle

Le cantonnement de Fès à l’intérieur de ses remparts se prolonge jusqu’à l’instauration du protectorat français au Maroc qui inaugure une nouvelle étape dans histoire urbaine de Fès. A partir de cette période une nouvelle extension hors médina va voir le jour, par la construction de la ville nouvelle avec sa zone industrielle, sa base militaire sur le plateau de Dhar Mehrez et sa gare de chemins de fer sur le plateau au Sud. La politique du protectorat basée sur la ségrégation entre la population européenne et la population locale, s’est traduite par la mise en place d’entités urbaines séparées : « la ville moderne ou ville coloniale » et « la ville traditionnelle ou médina ».

A partir du milieu du XXème siècle, la ville va connaître une autre phase de développement avec l’édification de nouveaux quartiers sur les hauteurs nord de la ville. Il s’agit d’Aïn Kadous et Ben Debbab. Ces deux quartiers sont le fruit d’une nouvelle politique urbaine le « logement pour le plus grand nombre » qui a conduit à la création de la « nouvelle ville marocaine ».

Après l’indépendance s’ouvre une nouvelle page de l’histoire urbaine de la ville de Fès marquée par de grands flux migratoires et une urbanisation rapide. L’espace urbain de la ville a été multiplié par quatre dans l’espace d’un demi-siècle (entre 1960 et 2010).

Historiquement, le processus de développement de la ville de Fès a toujours été lié à celui de Meknès. Ce sont en effet, deux villes contrastées voire rivales, établies à 50 km l’une de l’autre, se partageant les fonctions non seulement de centre économique du Saïs, mais aussi de la métropole régionale du Maroc central. Une certaine affinité entre ces deux entités tient cependant à ce qu’elles ont été implantées en fonction des avantages d’un site particulier et que, par la suite, leur fortune particulière a été liée à la mise en valeur, de leurs fonctions commerciales, politiques et agricoles au gré de circonstances historiques successives, et de la place qu’elles occupent dans une zone de carrefour géographique.

La ville de Meknès fût fondée au XIème siècle par les Almoravides en tant qu’établissement militaire. Elle devint capitale sous le règne de Moulay Ismaïl (1672-1727), fondateur de la dynastie alaouite, qui en fit une impressionnante cité de style hispano-mauresque, entourée de hautes murailles percées de portes monumentales et qui démontre aujourd’hui une sorte d’alliance harmonieuse des styles islamique et européen dans le Maghreb du XVIIème siècle. La Médina s’est fixée sur un éperon rocheux, à l’endroit de l’élargissement du plateau, entre l’Oued Boufekrane et son petit affluent l’Oued Sidi Ali ou Mansour, les remparts et la Kasbah renforçant ce site naturel de défense transformant la petite ville de Meknès en ville impériale par opposition volontaire ou calculée à Fès, la ville voisine.

Meknès se distingue par l’aspect gigantesque et volumineux de ses remparts dont la hauteur atteint 15 m. Elle est considérée comme un témoin exemplaire des villes fortifiées du Maghreb, représentant de façon remarquablement complète la structure urbaine et architecturale d’une capitale nord-africaine du XVIIème siècle, alliant de façon quasi- concordante des éléments de conception et de planification islamiques et européennes. Dotée d’un urbanisme princier, la ville historique de Meknès illustre également les spécificités de l’architecture à base de terre (le pisé) des villes sub-sahariennes du Maghreb. Mais dès la fin du XVIIIème siècle, les remparts en pisé s’effondrent et plusieurs édifices tombent en ruine. La ville impériale va ainsi connaître un déclin prononcé qui se prolonge jusqu’au XXème siècle.

A la différence des autres villes impériales, Meknès n’a pas su développer des rapports étroits avec son arrière-pays comme ce fut le cas pour Marrakech et Fès et par ailleurs, la cité de Moulay Ismaël, a dès sa création juxtaposé un ensemble architectural imposant à une médina de petite taille. C’est ce qui explique la forte tendance à la léthargie et la perte de vitesse notoire de la place de Meknès au cours de la période post-ismaélienne. C’est curieusement la période coloniale qui a redonné à Meknès un certain dynamisme grâce aux fonctions militaires et administratives qui ont induit un développement rapide à la ville et donc un regain d’intérêt et de fonctions.

En effet au début du XX siècle, la ville de Meknès comptait quelques 25 à 30000 habitants vivant presque entièrement en Médina. Le choix de Lyautey d’installer une ville nouvelle sur la rive droite n’est pas imposé par le site mais par la conception que les colonisateurs se sont fait de la ville coloniale : le camp militaire Poublan en face de la ville indigène et la ville neuve bien séparée, sur le plateau des oliviers. Lyautey déclarait ainsi : “la ville arabe, le quartier juif, je n’y touche pas, je nettoie, embellis, fournis de l’eau, l’électricité et j’évacue les eaux usées, c’est tout … mais en face, dans le bled, je bâtis une autre ville…”. Ainsi, Meknès devient le centre du pouvoir colonial pour toute la région avec une liaison avec Kénitra (Port Lyautey) par voie ferrée. La période coloniale a donc été une phase primordiale pour la ville de Meknès.

Le plan Prost, établi en 1916, définit le parti d’aménagement de la ville nouvelle, trace le réseau des avenues et des rues et des places et la localisation des équipements. Manifestement, ce schéma d’aménagement a été suivi à la lettre.

Après l’indépendance, la ville de Meknès va connaître une véritable transformation avec le remplissage des espaces libres intramuros, l’extension des anciens quartiers et l’apparition du phénomène des bidonvilles et de l’habitat spontané (en 1982 déjà 70. 000 habitants résidaient dans les bidonvilles).

Meknès au début du XXème siècle

Par ailleurs l’urbanisation des terrains domaniaux, habous et les ex- coopératives agricoles, ainsi que la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre les bidonvilles (VSB), l’habitat de faible VIT (140.000 Dhs), l’habitat social (250.000 Dhs) et le système de dérogation ont ouvert à partir de l’an 2000 de grandes zones à l’urbanisation.

La ville de Moulay Driss Zerhoun, perchée sur le flanc nord – ouest du Jbel Zerhoun elle abrite une population d’environ 11610 habitants et domine le site archéologique de Volubilis. Ville en stagnation, elle jouit d’un rayonnement historique et religieux grâce au tombeau d’Idris 1er fondateur de la dynastie des Idrissides au Maroc. Le mausolée et son site donne à la ville à la fois un aspect sacré et historique. L’activité économique de Moulay Driss Zerhoune est dominée par les petits services de proximité qui servent aussi le tourisme, comme les boutiques de commerce, cafés, ateliers d’artisanat et boulangeries, etc.

La ville d’Agouraï : elle est située entre les grandes métropoles urbaines de la région : Fès (75 km) et Meknès (25 km). C’est un centre urbain à fonction administrative, chef-lieu de cercle administratif d’Agouraï dont le commandement couvre à la fois la montagne et la plaine.

Fondée par le Sultan Moulay IsmaÏl à la fin du XVIIIème siècle, la cité d’Agouraï assurait à l’époque des fonctions multiples la protection militaire contre les attaques des tribus rebelles des alentours, le contrôle des richesses agricoles et du commerce caravanier entre le sud du Maroc et la capitale
Ismaélite de Meknès et servait de lieu d’emprisonnement des pirates.

La ville d’Agourai, possède un potentiel attractif important grâce à sa Kasbah historique et son contexte rural pittoresque.

La ville de Taza : s’est développée autour d’un couvent fortifié bâti par les Berbères au Xe siècle. Sa position stratégique, entre le Rif et l’Atlas, a fait d’elle une place forte militaire, un chemin incontournable pour relier les différentes autres régions du Maroc, notamment entre la partie occidentale et celle orientale. Taza, qui commença à avoir de l’importance sous le règne de la dynastie des Idrissides, existait bien avant l’introduction de l’islam au Maghreb. On parle même de centaines d’années avant. Mais ce qui allait par la suite devenir une des plus prestigieuses capitales de l’époque n’était qu’un petit village sans grande importance.

Taza, ville carrefour, son évolution ne tarda pas à s’opérer, car ce village disposait d’un grand atout : sa position géographique, carrefour entre l’Est et l’Ouest du Maroc. Venant de l’Est le passage par Taza était obligatoire pour joindre le reste du Maroc, notamment Fès, Meknès, jusqu’à la façade atlantique. Les Romains et les Arabes venant du Machreq l’empruntaient pour mieux pénétrer en Afrique du nord. Ce fut notamment le cas des Almohades qui en firent une place d’armes une fois la ville sous leur autorité vers 1132. Avant eux, au Xème siècle, les Meknassa avaient déjà bâti à l’entrée de Taza, un couvent fortifié pour barrer la route du côté Est.

A partir de 1920 avec l’avènement du Protectorat une nouvelle ville est bâtie à Taza, c’est Taza bas, décalée en altitude par rapport à Taza haut, la médina. Elle fût conçue comme une ville moderne dotée de grands boulevards bordés de bâtiments. A partir du milieu du XX siècle, la ville entre dans une phase de développement urbain rapide, elle passe du statut d’une petite agglomération de 54 000 habitants en 1960 à 140 000 habitants en 2004 et 148 000 habitants en 2014.

Taza au début du XXème siècle

La ville de Taounate : son histoire remonte, au temps des Almohades. A cette époque les tribus Meziah, Jaia et Rghiwa ont quitté la région de Zerhoun, près de Meknès, et sont venues habiter sur le site actuel de Taounate. Le vocable Taounate signifierait la haute en langue berbère. La zone abrite plusieurs kasbahs, témoin notamment du passage des almoravides comme la Kasbah du Jbal Amargu.

Longtemps reléguée comme simple bourgade rurale dépendante de la province de Fès, elle fut érigée à partir de 1977 en chef-lieu de province. C’est une ville au rôle économique assez modeste et profondément ancrée dans son milieu rural. Malgré son statut de chef-lieu de province depuis près de 40 ans, la ville reste de taille modeste ne dépassant pas les 38. 000 habitants en 2014. Elle constitue cependant une place forte au milieu d’un espace rural ponctué de grands bourgs ruraux en mutation rapide : Ghafsai, Karia,Tissa, Ain Aicha.

La ville de Séfrou : Selon Léon l’africain, Séfrou aurait été bâtie bien avant Fès « On allait de la ville de Séfrou ou village de Fès » disait la légende locale, attribuée à Raoud Al Quirtas. Au moment où il avait lancé le chantier de Fès, Idriss II serait venu s’établir pendant deux ans dans cette ville de piémont (807). Il aurait résidé au dchar dit « Habbouna », le village de « ceux qui nous ont aimés » appellation qui aurait été donnée par Idriss II à cet endroit/ grand quartier situé à présent au sud de la Médina et ce en signe de reconnaissance à l’accueil chaleureux que lui avaient réservé les habitants de la ville pendant sa campagne d’islamisation. Selon plusieurs auteurs européens, qui ont séjourné ou visité Séfrou à la fin du XIXème siècle ou à la veille du protectorat, la ville est décrite comme l’une des plus prospères et des plus ordonnées du Maroc »

Au début du XXème siècle, Séfrou présentait un profil semblable à celui des autres villes marocaines avec cependant des caractéristiques propres, liées à la fois aux particularités de son peuplement et à ses activités. Dotée d’une infrastructure urbaine étoffée, cette cité disposait d’institutions politiques, économiques et administratives bien affirmées et ce à l’image de villes comme Meknès ou Tétouan.

A partir des années 80-90 la ville va connaitre un rythme d’évolution rapide. Ainsi en une trentaine d’années, la superficie de la ville sera multipliée par trois, passant de 380 ha en 1981 à 1200 ha en 2009. Et à 1336 ha en 2015. La ville compte maintenant près de 80.000 Hab. Elle se développe essentiellement le long des axes routiers. Au nord sur la route de Fès, au sud le long de la route de Boulemane et à l’est sur la route d’El Menzel.

La ville d’El Hajeb construite sous forme de kasba à l’époque du Sultan Hassan premier, la ville est érigée en poste militaire au début du protectorat. Cantonnée pendant longtemps dans son statut de chef-lieu de cercle, la ville s’est renforcée en 1991 par le statut de chef-lieu d’une province. Toutefois, elle arrive laborieusement à développer ses activités commerciales et de services, par la forte concurrence et attraction de Meknès sa très proche voisine. C’est une petite ville qui tire l’essentiel de ses revenus de la fonction publique et de la présence militaire. Elle dispose toutefois d’un site attrayant et d’un climat agréable.

La ville de Boulemane : petite bourgade au cœur du Moyen Atlas Oriental, nichée au creux d’un passage stratégique, elle s’est développée grâce à son rôle de place forte militaire. Son site contraignant limite sérieusement son développement. Elle demeure agglomération de passage dans la province qui porte son nom mais dont le siège est à Missour.

La ville de Missour : elle tire son nom du terme arabe « Al Maisoure » الميسور qui signifie riche généreux, Longtemps cantonnée dans son statut de bourgade rurale située sur le principal axe routier des hauts plateaux de la Moulouya, reliant Midelt à Melilia elle est promue en 1975 au rang de chef-lieu de province en 1975 (La province portant le nom de la ville de Boulemane est implantée à Missour). Elle abrite une population de l’ordre de 25486 hab en 2014. La ville de Missour tire l’essentiel de ses revenus de ses fonctions administratives, commerciales et militaires, une grande caserne des FAR est implantée en périphérie de la ville.

La Ville d’Outat El Haj : C’est une bourgade très ancienne implantée sur les rives de la Moyenne Moulouya, la ville tire son nom du terme arabe louta اللوط qui veut dite plat ou plaine, elle est située sur le passage de l’ancienne voie de chemin de Fer reliant Midelt à Guercif. La ville abrite actuellement une population de 16388 ha. Les activités principales dans la ville restent liées au commerce et services et la redistribution des produits agricoles de la région.

La ville de Moulay Yacoub : c’est le chef-lieu d’une province à caractère rural, dominée par l’effet d’entraînement exercé par la ville de Fès. La ville possède un centre thermal de renommée internationale avec l’implantation de l’enseigne Vichy. L’activité commerciale et touristique du centre urbain est fortement liée au thermalisme, mais les contraintes physiques et géotechniques du site limitent tout développement et extension de la ville.

La ville d’Ifrane : c’est une ville particulière. Le contexte favorable de sa situation au cœur du moyen Atlas a permis l’essor d’une économie touristique fondée sur les résidences secondaires, les œuvres sociales d’entreprises importantes, Ifrane a ainsi développé une image liée à la villégiature et au sport de haut niveau.

Sa promotion comme chef-lieu de Province, puis l’installation de l’Université Al Akhawayine lui ont conféré un prestige supplémentaire. Ifrane bénéficie d’une excellente image au niveau national, elle a beaucoup d’atouts pour s’affirmer comme une station touristique d’altitude, une ville d’études de haut niveau appelée à devenir une sorte de « campus » pour les fonctions de recherche et de développement dans le domaine des sciences et de la santé.

La ville d’Azrou : Elle constitue dans l’armature urbaine régionale, un cas particulier. Choisie d’abord comme place forte pour desservir et contrôler la population du plateau des causses, elle a assumé tôt des fonctions administratives et d’encadrement territorial, en même temps qu’elle développait des équipements de qualité pour l’ensemble de sa zone d’influence et des activités commerciales notables au niveau régional. Lorsqu’Ifrane a été choisie comme siège de la Province, Azrou a conservé ses fonctions administratives et la plupart des services y sont localisés. Cette ville est donc l’une des seules dont l’économie est fortement ancrée au contexte local.

Les autres agglomérations et centres urbains de la région peuvent être répartis en 4 catégories :

  • La première catégorie concerne les petites agglomérations ayant une grande histoire urbaine et très ancrées dans leur milieu rural environnant, tels que les villes de Bhalil et El Menzel qui possèdent de véritables petites médinas. Malgré leurs origines ancestrales, ces agglomérations sont restées cantonnées dans leur territoire rural, développant ainsi très peu de relations et d’échanges avec les autres agglomérations environnantes. Le cas de Bhalil est édifiant à cet égard, cette agglomération du Dir, dont les origines remontent à la nuit des temps, est à nos jours une véritable ville rurale malgré son histoire urbaine, sa culture, ses monuments, son artisanat et les coutumes de sa population ;
  • La deuxième catégorie est composée d’agglomérations étant à l’origine des bastions militaires, édifiés pour encadrer des territoires faiblement pacifiés : Immouzzer Kandar, Immouzzer Marmoucha, Ribat el Kheir sont des agglomérations situées dans des zones de collines et de montagnes et se sont développées comme centres d’encadrement et de contrôle de la population ; Imouzzer kandar s’est développé par la suite grâce au développement agricole (plantation de rosacée) et l’activité du tourisme de masse de montagne.
  • La troisième catégorie est composée de villes rurales développées grâce à l’activité agricole intensive, il s’agit essentiellement des villes du Saïs et de la banlieue des grandes villes : Ain Chégag, Ain Taoujadate, Sbaa Ayoun ; Boufekrane.
  • La Quatrième catégorie concerne également les villes à fortes traditions rurales, il s’agit en fait de gros bourgs ruraux en transition urbaine, grâce soit à leur situation sur des axes de communication importants comme : Aknoul, Tahla, Tainaste, Ain Aicha, Oued Amlil soit en raison de leur fonction de centre de collecte et de redistribution des produits agricoles comme : Tissa, Ghafsai, Thar es Souk, Zrarda

Démographie

Présentation des effectifs de la population de la région selon le RGPH 2014

Selon les données du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de septembre 2014, la population légale de la Région de Fès-Meknès a atteint l’effectif de 4.236.892 habitants, contre
3.873.214 en 2004.
La population de la région représente 12,5% de la population du Royaume. C’est l’une des cinq premières régions les plus peuplées du Maroc. Elle occupe de point de vue poids démographique le 4ème rang au niveau national.

Tableau : Effectifs de la population des provinces et préfectures de la région de Fès Meknès selon les résultats du RGPH 2014

Province ou préfecture Effectifs de la population Poids démographique
Préfecture de Fès 1 150 131 27,1
Préfecture de Meknès 835 695 19,7
Province de Taounate 662 246 15,6
Province de Taza 528 419 12,5
Province de Sefrou 286 489 6,8
Province d’El Hajeb 247 016 5,8
Province de Boulemane 197 596 4,7
Province de Moulay Yaacoub 174 079 4,1
Province d’Ifrane 155 221 3,7
Total de la région 4 236 892 100

Source : Haut-Commissariat au Plan RGPH 2014.

Graphe: Effectifs de la population des provinces et préfectures de la région de Fès Meknès selon les résultats du RGPH 2014

La répartition de la population par préfecture et province fait ressortir la prédominance du bi-pôle Fès Meknès qui représente presque la moitié de la population totale de la région (47%). En seconde position viennent les provinces de Taounate et Taza, avec des poids démographiques respectifs de 15% et 12%. Les autres provinces abritent entre 4% et 7% de la population totale de la région.

Evolution de la population de la région : un grand contraste entre les composantes territoriales

La population de la région de Fès-Meknès affiche un rythme de croissance relativement moyen, mais en baisse continue au cours des dernières décennies sans freiner, toutefois, l’évolution à la hausse de la population globale de la région. En effet, la population totale de la région est passée de 3.425.782 habitants en 1994 à 3. 873. 214 habitants en 2004, pour atteindre 4. 236. 892 habitants en 2014. Ces résultats dénotent un croît global net de 363. 678 habitants entre 2004 et 2014.

Tableau : Evolution de la population des provinces et préfectures de la région de Fès Meknès durant la période 1994 – 2014

Province ou préfecture Population en 1994 Population en 2004 Population en 2014 Accroissement global 1994-2004 Accroissement global 2004-2014
Préfecture de Fès 796 180 977 946 1 150 131 181 766 172 185
Préfecture de Meknès 608 441 715 285 835 695 106 844 120 410
Province de Taounate 628 840 665 961 662 246 37 121 -3 715
Province de Taza 557 857 558 853 528 419 996 -30 434
Province de Sefrou 237 095 261 545 286 489 24 450 24 944
Province d’El Hajeb 180 494 214 712 247 016 34 218 32 304
Province de Boulemane 161 622 185 110 197 596 23 488 12 486
Province de Moulay Yaacoub 127 576 150 422 174 079 31 846 14 657
Province d’Ifrane 127 677 143 380 155 221 15 703 11 841
Total de la région 3 425 782 3 873 214 4 236 892 447 432 363 678

Source : Haut-Commissariat au Plan RGPH 1994, 2004 et 2014

En comparaison avec le Recensement de 2004, l’effectif de la population de la région a enregistré en 2014 un accroissement absolu au taux de 9,4%, taux inférieur néanmoins à celui enregistré durant la période intercensitaire précédente et qui s’élève à 13,1%.

Des tendances d’évolution similaires, observées au niveau de la région, ont été également enregistrées au niveau des préfectures et provinces qui la composent mais avec des rythmes et intensités variables. En effet, les évolutions quoique modérées ont été positives pour les préfectures et provinces de la région, exceptées les provinces de Taza et de Taounate où les croissances démographiques ont été négatives durant la période inter censitaire 2004 – 2014.

Evolution des taux d’accroissement démographique

Le taux annuel moyen d’accroissement démographique enregistré au niveau de la région durant la période 2004-2014 est de 0,90% contre 1,23% pour la période intercensitaire 1994-2004.

Les taux moyens annuels d’accroissement démographiques enregistrés au niveau de la région et de ses composantes demeurent inférieurs à ceux enregistrés au niveau national sauf pour les préfectures de Fès, Meknès et les provinces de Moulay Yaâcoub et d’El Hajeb où les rythmes de croissance démographique observés ont été supérieurs aux moyennes nationales. En revanche, des taux moyens annuels d’accroissement négatifs ont marqué l’évolution démographique des provinces de Taza et de Taounate.

Vraisemblablement, cette baisse serait la résultante de plusieurs phénomènes dont la migration, la chute des niveaux de fécondité observée depuis le début des années 80 et surtout la profondeur des mutations socio-économiques qu’a connus la région, à l’instar de la plupart des régions du Royaume, lors d’ une période dite de transition démographique manifeste. On verra au niveau des passages concernant la répartition de la population selon le milieu de résidence que même un recul des effectifs démographiques a concerné le milieu rural des provinces de Taounate et de Taza au cours de la période inter censitaire 2004 – 2014.

Tableau  : Evolution des taux moyens annuels de croissance démographique des provinces et préfectures de Fès-Meknès durant la période 1994 – 2014

Province ou préfecture Population en 1994 Population en 2004 Population en 2014 TAAM 1994-2004 TAAM 2004-2014
Préfecture de Fès 796 180 977 946 1 150 131 2,08% 1,63%
Préfecture de Meknès 608 441 715 285 835 695 1,63% 1,57%
Province de Taounate 628 840 665 961 662 246 0,58% -0,06%
Province de Taza 557 857 558 853 528 419 0,02% -0,56%
Province de Sefrou 237 095 261 545 286 489 0,99% 0,92%
Province d’El Hajeb 180 494 214 712 247 016 1,75% 1,41%
Province de Boulemane 161 622 185 110 197 596 1,37% 0,65%
Province de Moulay Yaacoub 127 576 150 422 174 079 1,66% 1,47%
Province d’Ifrane 127 677 143 380 155 221 1,17% 0,80%
Total de la région 3 425 782 3 873 214 4 236 892 1,24% 0,90%
Total National 26 073 717 29 891 708 33 848 242 1,38% 1,25%

Source : Haut-commissariat au Plan RGPH 2014

Graphe  : Evolution des taux moyens annuels de croissance démographique des provinces et préfectures de la région Fès-Meknès durant la période 1994 – 2014

Sources : HCP, BET SUD.

La carte ci-après schématise les niveaux du taux d’accroissement annuel moyen concernant chacune des préfectures et provinces de la région entre 2004 et 2O14.

Taux d’accroissement annuel moyen au cours de la période 2004 – 2014

Répartition spatiale de la population de la région et de ses composantes

La répartition de la population de la région selon les préfectures et provinces n’est pas homogène et présente certaines disparités. En effet, près de 75% de la population se concentre dans les préfectures de Fès Meknès et les provinces de Taza et de Taounate et 25% dans les cinq autres provinces de la région.

Selon leur poids démographique, les composantes de la région peuvent être réparties en trois grandes catégories :

  • Les préfectures ou provinces dont la population dépasse un million d’habitants : seule la préfecture de Fès satisfait à cette condition avec 1.150.131 personnes ;
  • Les préfectures ou provinces dont la population est supérieure à 500.000 habitants et inférieure à un million d’habitants. Cette catégorie qui représente 48% des résidents de la région, regroupe la préfecture de Meknès et les provinces de Taza et de Taounate ;
  • La troisième catégorie qui représente 25% de la population totale de la région, regroupe les provinces dont la population est inférieure à 500. 000 habitants en l’occurrence, les provinces de Sefrou, Moulay Yaâcoub, El Hajeb, Boulemane et Ifrane.

Cette classification, sommes toutes objective, traduit l’existence de disparités démographiques infra-régionales qui s’imposent d’elles-mêmes comme repères pour les futures implantations de catégories particulières d’équipements.

Densité de la population

La superficie totale de la région est de 40 423 km², soit 5,69% de la superficie totale du Royaume. Elle abrite 12,5% de la population du pays selon le RGPH 2014. Ainsi la densité observée au niveau de la région est de 105 habitants au km², contre environ 47,7 au niveau national.

Les préfectures de Fès et Meknès sont les plus denses avec respectivement 3464hab/km² et 468hab/km².

Tableau: Superficie, population et densité dans la région de Fès Meknès en 2014

Province ou préfecture Superficie en km² Population en 2014 Densité en Hab./km²
Préfecture de Fès 332 1 150 131 3464
Préfecture de Meknès 1 786 835 695 468
Province de Taounate 5 585 662 246 119
Province de Taza 7 098 528 419 74
Province de Sefrou 4 008 286 489 71
Province d’El Hajeb 2 209 247 016 112
Province de Boulemane 14 395 197 596 14
Province de Mly Yaacoub 1 700 174 079 102
Province d’Ifrane 3 310 155 221 47
Total de la région 40 423 4 236 892 105
Total du Royaume 710 000 33 848 242 48

Source : HCP (RGPH 2014 et annuaire statistique de la région Fès-Meknès)

Nombre d’habitants au kilomètre carré en 2014

Répartition de la population de la région selon le milieu de résidence

En 2014 et par milieu de résidence, la population de la région de Fès-Meknès est répartie entre 2. 564. 220 citadins et 1. 672. 672 ruraux. Ce qui se traduit par un taux d’urbanisation de 60,56 % qui est proche de celui enregistré au niveau national 60,36%.

Graphe : Population en % de la région selon le milieu de résidence

Source : HCP

Tableau  : Evolution de la population de la région de Fès-Meknès selon la préfecture ou province et le milieu de résidence

Province ou préfecture Population en 1994 Population en 2004 Population en 2014
Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble
Préfecture de Fès 775 148 21 032 796 180 958 613 19 333 977 946 1 129 768 20 363 1 150 131
Préfecture de Meknès 465 124 143 317 608 441 574 552 140 733 715 285 687 575 148 120 835 695
Province de Taounate 52 274 576 566 628 840 75 993 589 968 665 961 86 222 576 024 662 246
Province de Taza 206 181 351 676 557 857 194 467 364 386 558 853 207 984 320 435 528 419
Province de Sefrou 102 353 134 742 237 095 128 589 132 956 261 545 155 625 130 864 286 489
Province d’El Hajeb 65 047 115 447 180 494 94 186 120 526 214 712 121 797 125 219 247 016
Province de Boulemane 36 781 124 841 161 622 55 698 129 412 185 110 65 689 131 907 197 596
Province de Moulay Yaacoub 2 727 124 849 127 576 11 245 139 177 150 422 25 075 149 004 174 079
Province d’Ifrane 61 063 66 614 127 677 73 782 69 598 143 380 84 485 70 736 155 221
Total de la région 1 766 698 1 659 084 3 425 782 2 167 125 1 706 089 3 873 214 2 564 220 1 672 672 4 236 892
Total du Royaume 13 421 026 12 652 691 26 073 717 16 463 634 13 428 074 29 891 708 20 432 439 13 415 803 33 848 242

Source : Haut-Commissariat au Plan, RGPH 2014

Les données relatives à la répartition de la population selon le lieu de résidence font ressortir les faits suivants :

  • Deux composantes territoriales seulement ont des proportions de population urbaine supérieures à celles observées au niveau de la région. Il s’agit des deux plus importants pôles urbains, à savoir les préfectures de Fès et de Meknès.
  • Deux provinces ont des populations dont plus de la moitié est urbaine. Il s’agit des provinces de Sefrou et d’Ifrane.
  • Plusieurs provinces restent à prépondérance rurale. Ceci concerne toutes les provinces qui n’ont pas été signalées dans les deux points abordés précédemment.
  • La ruralité caractérise notamment deux provinces, celles de Moulay Yaacoub et de Taounate avec des taux de ruralité respectifs de 85,6% et de 87,0%.
  • Une tendance au dépeuplement des espaces ruraux est perceptible dans certaines composantes de la région telles que la préfecture de Fès et les provinces de Taza, Taounate et Sefrou.

La carte suivante présente le niveau d’urbanisation des préfectures et provinces de la région.

Taux d’urbanisation des préfectures et des provinces de la région de Fès-Meknès

Evolution des taux d’urbanisation

La population urbaine de la région est passée de 1. 766. 698 en 1994 à 2. 167. 125 en 2004 pour s’établir à 2. 564. 220 en 2014, soit un rythme d’accroissement annuel moyen de 1,8% durant les deux dernières décennies.

Les résultats des recensements précédents de la population montrent qu’à peine la moitié de la population de la région (51,6%) résidait en milieu urbain en 1994. Ce taux de près de 60,5% en 2014 avoisine celui qui a été enregistré au niveau national (60,4%), soit trois habitant sur cinq. Il a d’énormes implications sur le plan de la programmation des opérations d’aménagements et de la nature des dépenses d’investissements liés aux besoins des nouveaux résidents en milieu urbain.

Par ailleurs, 70% de la population urbaine est concentrée dans les deux préfectures de Fès et Meknès à cause du poids de ces deux métropoles. Cette accentuation de l’urbanisation, qui est la résultante de plusieurs éléments dont l’accroissement naturel, l’exode rural et l’extension des périmètres urbains, aurait d’énormes incidences à court et à moyen terme sur les impératifs de la gouvernance de la région.

Les taux d’urbanisation observés au niveau de toutes les provinces de la région sont certes inférieurs à la moyenne régionale et le plus bas taux d’urbanisation a été enregistré dans la province de Taounate (13%). Toutefois, la tendance demeure à plus d’urbanisation, avec tout ce que cela implique comme charges pour les communes et la collectivité régionale. Tout indique que le taux d’urbanisation irait croissant pour l’ensemble de la région Fès-Meknès ; mais ce qui est sûr aujourd’hui c’est que la région est dotée de deux métropoles régionales Fès et Meknès, dont le potentiel urbain peut constituer une véritable locomotive de développement de la région avec un chef-lieu, dont les fonctions restent à définir par rapport à la synergie escomptée du bi-pôle d’une part, et en relation avec les impératifs de promotion des autres composantes territoriales de la région et par rapport à la dynamisation des échanges avec les autres régions du pays.

Tableau : Evolution du taux d’urbanisation de la région de Fès Meknès et de ses composantes durant la période 1994 – 2014.

Province ou préfecture Taux d’urbanisation en 1994 Taux d’urbanisation en 2004 Taux d’urbanisation en 2014
Préfecture de Fès 97% 98% 98%
Préfecture de Meknès 76% 80% 82%
Province de Taounate 8% 11% 13%
Province de Taza 37% 35% 39%
Province de Sefrou 43% 49% 54%
Province d’El Hajeb 36% 44% 49%
Province de Boulemane 23% 30% 33%
Province de Moulay Yaacoub 2% 8% 14%
Province d’Ifrane 48% 52% 54%
Total de la région 52% 56% 61%
Total du Royaume 52% 55% 60%

Source : Haut-Commissariat au Plan RGPH 2014

Caractéristiques démographiques de la population et de ses composantes préfectorales et provinciales

Répartition de la population selon le sexe

La population de la région est composée de 49,5% d’hommes et de 50,5% de femmes. Presque les mêmes proportions sont enregistrées au niveau des préfectures et des provinces de la région à l’exception de celles de Taounate et de Moulay Yaâcoub où les proportions de femmes sont inférieures à celles des hommes.

Tableau: Répartition de la population totale de la région et de ses composantes par sexe

Province ou préfecture Masculin Féminin Ensemble
Effectif Taux Effectif Taux Effectif Taux
Préfecture de Fès 567 132 49,5% 578 956 50,5% 1 146 088 100%
Préfecture de Meknès 408 004 49,3% 419 475 50,7% 827 479 100%
Province de Taounate 331 007 50,1% 329 729 49,9% 660 736 100%
Province de Taza 259 260 49,2% 267 726 50,8% 526 986 100%
Province de Sefrou 138 871 49,0% 147 067 51,0% 285 938 100%
Province d’El Hajeb 122 907 49,9% 123 266 50,1% 246 173 100%
Province de Boulemane 97 324 49,3% 100 151 50,7% 197 475 100%
Province de Moulay Yaacoub 88 071 51,1% 84 240 48,9% 172 311 100%
Province d’Ifrane 75 661 49,2% 78 110 50,8% 153 771 100%
Total de la région 2 088 237 49,5% 2 128 720 50,5% 4 216 957 100%

Source : Haut-Commissariat au Plan RGPH 2014

La répartition par milieu de résidence fait ressortir que :

  • En milieu urbain 49,1% d’hommes et 50,9% de femmes,
  • En milieu rural 50,2% d’hommes et 49,8% de femmes.

Le rapport de masculinité, déterminé par le nombre d’hommes pour cent femmes, s’est établi au niveau de la région à 98,1. Par milieu de résidence il y a une prédominance relative des hommes par rapport aux femmes en milieu rural 100,8 et une prédominance des femmes par rapport aux hommes en milieu urbain avec un rapport de masculinité de 96,4.

Structure de la population par âge et sexe

L’analyse de la répartition de la population totale de la région par groupes d’âge quinquennaux montre que :

  • 28,1% de la population à moins de 15ans
  • 62,3% de l’effectif total ont entre 15 et 59 ans, catégorie qui domine la distribution par âge.
  • Le 3ème âge concernant la population ayant 60 ans ou plus représente 9,6%.

L’analyse de la structure par âge selon le milieu de résidence révèle que la population rurale est plus jeune que la population urbaine. En effet, 30,7% de ruraux et 26,3% de citadins ont moins de 15 ans. Par ailleurs, il y a plus de personnes âgées en milieu rural (10%) qu’en milieu urbain (9,5%).

On observe une grande similitude entre la pyramide des âges de la population totale de la région et celle du milieu urbain.

Par ailleurs, les effectifs de personnes âgées prennent de l’ampleur, soit environ 10% de la population de la région. Ceci est traduit par les pyramides moins rétrécies à leurs sommets.

Les irrégularités apparentes dans la pyramide des âges de la population urbaine de la région FM, plus particulièrement au niveau des groupes d’âges 0-4 ans et 15 à 29 ans, sont significatives d’une immigration à ces âges vers le milieu urbain de la région. Cette immigration serait survenue soit sous forme individuelle pour les personnes âgées de 15 à 29 ans, notamment pour des raisons de travail ou d’étude, soit sous forme d’immigration de ménages avec de jeunes enfants de moins de 5 ans.

Répartition de la population selon l’état état matrimonial

En se basant sur les données du RGPH 2014, l’analyse de la répartition de la population de la région, selon l’état matrimonial, révèle la prédominance du statut  » célibataire  » avec 53,2% de l’effectif total. Selon le genre, la précocité des mariages féminins se traduit par un taux de célibat réduit par rapport aux hommes. En revanche, la surmortalité masculine explique le taux de veuvage élevé chez les femmes. Selon le milieu de résidence les variations sont légères.

Le niveau de fécondité

L’indice synthétique de fécondité est 2,1 enfants par femme. Il est légèrement inférieur à celui qui a été enregistré au niveau national (2,2). La comparaison selon le milieu de résidence montre que le niveau de fécondité en milieu rural reste supérieur à celui du milieu urbain soit 2,4 contre 2 enfants par femme.

Tableau  : Taux de fécondité (en pour mille) des femmes âgées de 15 à 49 ans selon le milieu de résidence de la région en 2014

Grand groupe d’âge Urbain Rural Ensemble
15-19 ans 16,5 26,7 20,6
20-24 ans 69,9 108,5 84,6
25-29 ans 102,0 117,9 108,2
30-34 ans 98,6 101,9 99,8
35-39 ans 69,6 73,5 71,0
40-44 ans 30,2 34,3 31,6
45-49 ans 8,9 10,9 9,5
Indice synthétique de fécondité 2,0 2,4 2,1

Source : Haut-Commissariat au Plan RGPH 2014

Evolution des effectifs de ménages

L’effectif total des ménages de la région était de 608127 en 1994. Il s’élevait en 2004 à 764.682 pour atteindre 919. 497 ménages en 2014. Les effectifs de ménages ont à l’instar de ceux de la population évolué plus rapidement en milieu urbain qu’en milieu rural.

L’effectif des ménages est passé en milieu rural de 274. 114 en 1994 à 319. 384 ménages en 2014 alors qu’en milieu urbain, il est passé durant la même période de 334013 à 600113 ménages.

Les effectifs de ménages ont tous augmenté en termes absolus dans les préfectures et provinces de la région, sauf pour le milieu rural de la province de Taza où l’on observe une diminution importante du nombre de ménages en milieu rural qui est passé de 71. 757 en 1994 à 59. 714 en 2014, soit une diminution de 17% environ.

Le taux d’accroissement moyen annuel est de 2,28 % durant la décennie 1994 – 2004 et de 1,84% durant la décennie 2004 – 2014. Ce taux est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural. Les taux respectifs observés durant cette dernière décennie sont de 2,77% pour le milieu urbain et de 0,27% pour le milieu rural.

Culture & patrimoine

Les types de patrimoine dans la région de Fès-Meknès

Dans ce domaine, la région dispose d’un potentiel riche et varié, qui constitue un héritage à la fois de la nature et de l’histoire.

Un riche patrimoine naturel varié à mettre en valeur

Carte des principaux éléments du patrimoine naturel dans la RFM

Parmi les principaux patrimoines naturels de la région, des sites et paysages aquatiques constitués de :

  • lacs karstiques du Moyen Atlas, dont le circuit concerne des lacs situés essentiellement dans les provinces d’Ifrane et Séfrou. (Dayet Aoua, dayet Al Hachlaf, dayet ifrah, wiwane à Ain Leuh etc).
  • lacs de retenues de barrages, constituent une opportunité à exploiter pour le tourisme sportif et de loisirs à l’instar de ce qui se développe à Bine El ouidane dans la province d’Azilal (région Béni-Mellal-Khenifra). Il s’agit entre autres, des lacs de retenue des barrages de : Idriss 1er, Allal El Fassi, Sahla, El ouahda, Sidi chahed…
  • sources thermales: sont un véritable don de Dieu, à tel point qu’une d’entre-elles a été intitulée « Ain Allah », dans la commune rurale Sbâa Rouadi (province de Moulay yacoub). Il s’agit bien sûr des sources d’Ain Allah, mais surtout Moulay Yacoub et Sidi Hrazem. Des stations de renommée nationale et internationale, encore trop peu valorisées pour leurs qualités thérapeutiques. Elles peuvent à elles seules contribuer à l’attractivité de la région. Avec le potentiel qu’elles permettent la région peut offrir le chaud et le froid (santé curative et santé sportive).
  • sites de la neige : Il s’agit essentiellement des sites de Michlifen, Habri et Hibri (province d’Ifrane) et Bouiblane (province de Taza). Si Michlifen est relativement aménagé, les autres sites manquent complètement d’équipements appropriés. Bouiblane a fait l’objet d’un ancien projet d’aménagement abandonné à mi-parcours, et qui fait récemment sujet de relance. Ces sites sont à équiper dans une vision intégrée.
  • couvert forestier et herbacé : Présente également de grandes potentialités. La forêt de la région figure parmi les plus importantes du pays, avec de belles cédraies au moyen atlas (à Ifrane-Azrou, Ain Alleuh, Taza et dans le Rif). Ici, la forêt allie le paysage au potentiel économique. C’est un patrimoine précieux, mais sous pression qui nécessite une protection rigoureuse. C’est l’objet de la délimitation, des parcs nationaux (Ifrane et Taza), dont les données principales ont été développées précédemment dans le volet environnement.

En plus de ces sites principaux, la région recèle une quantité impressionnante de paysages et vues panoramiques qui constituent également des patrimoines (le plus spectaculaire est le panorama « d’ITTO » entre El hajeb et Azrou qui offre un paysage morphologique impressionnant de la zone de contact du causse Atlasique avec le plateau central).

Un nombre important de sites attrayants recélant des qualités paysagères d’une rare beauté sont répartis sur l’ensemble du territoire de la région : Sources, Cascades, Vallées …. Des grottes innombrables sont concentrées surtout dans la province de Taza, dont la plus importante est incontestablement « Friouatou » (la grotte du vent en berbère), qui attire des équipes de spéléologues, nationaux et étrangers, ainsi que des centaines de visiteurs. Espérons que sa fermeture actuelle ne soit que provisoire et de courte durée.

En matière de plantes aromatiques, médicinales et nappes alfatières, la région dispose d’une richesse variée, l’une des plus importantes du pays.

Si les steppes d’Alfa servent surtout de zones de pâturage, les plantes fines présentent un potentiel non négligeable d’écodéveloppement local. C’est ce qui explique en particulier la création d’un « centre national » dédie à la recherche développement en matière de plantes aromatiques et médicinales, établi à Taounate.

Plusieurs essences sont recensées et font l’objet d’études spécialisées, ou de projet de développement local, notamment à l’institut Agronomique et vétérinaire Hassan II, INRA et au haut-commissariat des eaux et Forêts et la lutte contre la désertification.

Des études expérimentales menées par l’INRA établi dans la région, tentent d’acclimater des variétés de rosiers à l’instar de celles qui font actuellement la renommée de « Kalaa Mgouna ». D’autres recherches visent à développer des techniques susceptibles de développer les essences médicinales et aromatiques en mode de culture, afin de les préserver de l’exploitation sauvage qu’elles subissent de la part des populations locales.

L’exploitation de ces patrimoines naturels, vise le développement des « produits de terroir », générateurs de revenus, dans le cadre de petites unités domestiques ou coopératives. C’est un ensemble d’initiatives susceptibles de faire l’objet de financement dans le cadre de fonds spéciaux, dédiés au développement rural. (FDR, FDZM, INDH …)

On le voit bien, les ressources naturelles ouvrent une perspective nouvelle dans l’appui à la création d’emplois et de revenus dans des zones considérées pauvres et démunies.

Le patrimoine bâti dans la RFM : richesse et profondeur de l’héritage historique

Au niveau national, les tissus anciens et historiques représentent un patrimoine inestimable. Ils constituent une composante fondamentale de l’identité culturelle du Maroc et symbolisent son authenticité.

Carte des principaux éléments de patrimoine bâti dans la RFM

Dans la région, et en dehors du site antique de Volubilis, ces tissus compris dans leur composante authentique, sont constitués essentiellement de médinas, kalaas, et kasbas.

Ces médinas assurent pleinement cette fonction d’autant plus qu’elles sont restées pratiquement intactes à l’intérieur de leurs enceintes initiales d’avant 1912, date de l’installation officielle du protectorat. Pour les villes marocaines et les médinas en particulier, cette date marque un tournant décisif. En effet, H. Lyautey Résidant général fraichement installé au Maroc prend ses premières décisions en matière d’urbanisme, dont le premier principe était de séparer nettement les « villes nouvelles » conçues pour européens des médinas, en décidant de « toucher le moins que possible aux villes indigènes »

Les urbanistes et les juristes qui l’assistaient allaient consacrer cette séparation qui a permis aux médinas de conserver leur intégralité physique jusqu’à aujourd’hui, faisant d’elles les exemples accomplis de l’urbanisme musulman.

La région de Fès Meknès dispose dans ce cadre de plusieurs tissus anciens de grande valeur, dont Fès et Meknès représentent les espaces les plus prestigieux en seconde position Taza et Sefrou, Zerhoun et Bhalil.

Un site archéologique : Volubilis (Oualili)

Proche de Meknès et de Moulay Idriss du Zerhoun, l’ancienne ville antique de style d’urbanisme romain témoigne de l’ancienneté de l’urbanisation au Maroc. Elle serait même une ville qui existait plusieurs siècles avant la période romaine.

Les vestiges encore visibles aujourd’hui sur le site, en plus des divers éléments et objets archéologiques témoignent effectivement de l’importance de cette cité antique, qui fut capitale de la Mauritanie « tingitane » sous le règne de Juba 2 et son fils Betlemos (an 25 avant Jésus-Christ jusqu’à l’an 40 après Jésus-Christ)

Site de grand intérêt patrimonial de niveau national et international, Volubilis sera classé au patrimoine mondial en 1997.

Les médinas de la RFM : une renommée internationale

Cette renommée est due à leur valeur symbolique, mais aussi à la qualité patrimoniale de leur tissu. En effet, prises individuellement ou en tant que groupement, les constructions des tissus anciens constituent un répertoire prestigieux de l’architecture et de l’art de bâtir marocain.

La diversité des formes et des matériaux représente une richesse, alors que son adaptation à la fonction et l’environnement physique ou climatique reflète un génie ancestral.

Deux médinas classées patrimoine mondial : Fès en 1981 et Meknès en 1996

Fès, capitale de la région et métropole de niveau national constitue à elle seule une grande richesse, avec un espace qui occupe plus de 350 ha (y compris Fès jdid).

« La Médina de Fès, la plus importante du monde, constitue dans sa globalité, une parfaite illustration de l’importance de la question du patrimoine, en liaison étroite avec le développement économique, l’industrie, l’artisanat, et la création d’emplois. Elle constitue à elle seule un potentiel remarquable de développement et bien plus qu’un lieu de visites pour les touristes ».

Depuis sa création à la fin du VIIe siècle par Idriss 1er, elle fut capitale politique, économique, spirituelle et culturelle de l’empire chérifien. Ces rôles et fonctions ont sédimenté un tissu structuré, organisé et riche par son organisation, sa morphologie et ses édifices.

Meknès, également capitale du pays sous le règne de Moulay Ismail, dispose d’atouts patrimoniaux de grande envergure. En effet, l’envergure des fortifications ismaïliennes et monuments de valeur de cette médina qui a su garder son homogénéité, lui ont valu d’être reconnue et classée par l’UNESCO patrimoine mondial en 1996. La proximité de volubilis (oualili) et Moulay Idriss Zerhoun renforcement davantage sa valeur patrimoniale.

A elles seules, ces deux métropoles constituent un trésor patrimonial bâti d’une envergure nationale et internationale, dont il faut continuer les efforts de valorisation dans des projets intégrés.

Elles disposent également de « villes nouvelles » de l’époque de protectorat considérées aujourd’hui par de nombreux analystes comme tissus historiques, même si plus récents, qui font partie de l’entité urbaine. (Voir plans et analyse dans le volet armature urbaine).

Séfrou, quatrième ville par son poids démographique dans la hiérarchie urbaine de la RFM, serait même la plus ancienne, ou en tout cas parmi les plus anciennes du Maroc.

Elle doit son essor ancien à sa position entre moyen Atlas et plaine du Sais, sur un site « qui recèle un paysage naturel remarquable où riment parfaitement l’abondance de l’eau et de la verdure avec une tradition urbaine millénaire »

En plus de sa médina très ancienne, Sefrou figure désormais sur le registre du patrimoine mondial, par le classement de son « Festival des cerises » depuis 2012 ; classement mérité pour le « doyen » des Festivals du Maroc moderne. Ce classement vient enrichir la valeur patrimoniale immatérielle de la région qui recèle déjà d’innombrables trésors patrimoniaux.

La fête de ce Festival dure trois jours (vendredi, samedi et dimanche). Elle se caractérise par le couronnement de la reine des cerises parmi les plus belles filles qui préside les défilés entourée par ses deux dauphines. La fête est riche en couleur et jalonnée de danses, chants, kermesse…. Elle connait aussi, en parallèle, plusieurs activités sportives et culturelles.

Taza est également une ville ancienne, qui a toujours joué un rôle politique, militaire et culturel important, au cours de l’histoire du Maroc. Son site éminemment stratégique de passage obligé entre l’Ouest et l’Est du Maroc, lui a permis de développer une vie citadine séculaire, dont témoigne sa médina, et ses monuments formés d’édifices et espaces prestigieux (sa grande mosquée renferme entre autres le plus grand lustre en bronze naturel du monde arabe et musulman inaugurée à la fin du 13eme siècle ). Ces riches héritages conjugués aux patrimoines naturels et culturels variés et riches de ses environs (grottes de Friouato, Bouyblane, le parc de Tazekka…), font de cette ville un important pôle de patrimoine à la limite orientale de la région.

Moulay Idriss Zerhoun, malgré son inertie démographique et économique reste un haut lieu de patrimoine dans son intégralité : son site perché de village méditerranéen, son tissu de ville ancienne compacte et son mausolée d’Idriss Ier fondateur de la dynastie Idrisside, la première à gouverner un Maroc ouvert à l’Islam, sont autant de potentiels patrimoniaux renforcés par la symbolique qu’ils dégagent et la proximité du site antique de volubilis ainsi que la medina de Meknès.

D’autres petites villes disposent également de tissus anciens et de qualités patrimoniales susceptibles de valorisation : El Menzel, site classé en 1949 par son noyau ancien défensif (El Kalaa) et Bhalil par son ancienneté de peuplement, qui est aussi un site classé « naturel » en 1950. La particularité de cette ville réside dans la préservation d’un habitat troglodyte témoin, d’une ancienneté de peuplement et d’adaptation au milieu, lieux aménagés et entretenus par les habitants.

Les principaux monuments : une envergure nationale et internationale

Cet aperçu rapide sur les tissus anciens à forte dimension patrimoniale, a mis en évidence une idée ancrée depuis le début du XXème siècle à les considérer dans leur intégralité physique comme entité patrimoniale.

Encore une fois, les visions et décisions de Lyautey, à la fois personnelles et étatiques (représentant général du protectorat), sont édifiantes à ce sujet : « la beauté et l’intérêt historique de l’architecture marocaine résidant non seulement dans ses monuments importants, mais encore et surtout dans l’ensemble des constructions qui forment les centres et dans leurs perspectives générales. En conséquence tout ce qui peut modifier le caractère des villes indigènes, ne doit être entrepris qu’après avoir été soumis au préalable à l’approbation du service des Beaux-arts de la Résidence générale »

Notons quand-même certains parmi les plus emblématiques, sans tendre à l’exhaustivité : la mosquée Karaouiyne, les medersa mérinides, les portes les plus prestigieuses de Fès la majestueuse porte « bab Mansour », les greniers et étables de Moulay Ismail, les grandes murailles d’enceinte, les mausolées (Zerhoun, Fès, Meknès, Taza, Sefrou.. ), les grandes mosquées et Zaouïas, palais et demeures, les jardins et riads, les vestiges inspirés du modèle romain de volubilis (capitale de royaumes anciens)etc.

Les grandes places historiques telles que : place « Lahdim » et  » Lalla Aouda » à Meknès, places Al marinyine, Boujloud, et Bab Al Makina à Fès, Bab Lamquam à Sefrou etc.

En conclusion les médinas ne sont pas que des monuments ou cadre bâti, c’est aussi et avant tout, une vie sociale et économique basée entre autres activités sur le secteur artisanal, qui permet la sauvegarde des savoir-faire hérités, aussi bien en milieu urbain que rural.

Artisanat

Secteur de l’artisanat : un domaine D’EXCELLENCE

Le secteur de l’artisanat, bien qu’ancré historiquement dans la région de Fès-Meknès, ne dispose pas encore de base de données cernant toutes ses caractéristiques au niveau de chacune des provinces composant la région.

Mais, on ne peut ignorer que l’artisanat se fait connaître dans la région de Fès-Meknès principalement par la prédominance des métiers d’artisanat d’art ancrés essentiellement dans les anciennes médinas de ces principales villes (Fès, Meknès, Taza, Séfrou…) et que Trois métiers y occupent une place capitale : les produits du cuir, la bijouterie et les chaussures.

Evolution des grandeurs significatives

L’une des grandeurs régulièrement soulignée et mise en valeur par l’annuaire statistique du Maroc est la valeur des exportations des produits artisanaux.

Tableau  : Evolution de la valeur des exportations des produits artisanaux en millions de DH

2009 2010 2011 2012 2013 2014 Moyenne
Fès 12 21 23 35 26 27 24
Meknès 1 0 0 1 1 0 0,5
Total Régional 13 21 23 36 27 27 26,8
TA en % 61,5 9,5 56,5 -25 0 20,5
Total National 388 363 340 366 364 415 372,67
Régional/National 3,3 5,8 6,8 10 7,4 6,5 6,64

Source : Annuaires statistiques du Maroc. 2010-2015

Cette grandeur a connu, à l’échelle régionale, une évolution très irrégulière au cours de la période 2009-2014 allant d’une augmentation de 61,5% à une régression de 25% par an, tout en accusant un taux d’accroissement annuel moyen de 20,5%. La valeur moyenne annuelle des exportations de ces produits s’est élevée à 26,8 millions de dirhams. Elle a représenté près de 7% de la valeur nationale moyenne annuelle des exportations des produits artisanaux. Elle est composée à hauteur de 89,5% par la valeur des exportations des produits artisanaux de la préfecture de Fès.

Graphe : Evolution de la valeur régionale des exportations en millions de dirhams

Il est à noter qu’au niveau des exportations artisanales de la région, ce sont les produits artisanaux de Fès dont principalement les vêtements traditionnels et la poterie/pierre qui totalisent environ 74% du chiffre d’affaires à l’export avec des parts respectives de 44,2% et 29,5%.

La dynamique spatiale

Dans la nouvelle région de Fès-Meknès, on observe des dynamismes économiques locaux en particulier dans les vieux centres urbains, où se perpétuent de fortes traditions commerciales et artisanales et sont préservés et transmis avec quelques touches d’innovation, des savoir-faire ancestraux capables de renouveler et de relancer toute une panoplie de métiers et d’activités marchandes. Une des sources de la survie, voire de la vitalité, des activités artisanales dans cette région réside dans les valeurs socioculturelles locales.

Il est historiquement reconnu que la ville de Fès est un centre de production et de commercialisation par excellence de l’artisanat. La ville de Meknès se positionne en deuxième rang en termes d’artisans et d’activités artisanales. La ville de Taza ne s’adonne que modestement à l’artisanat. Les autres villes ou provinces dont notamment Boulemane et Sefrou possèdent à leur tour des activités artisanales qui sont souvent caractérisées par leurs spécificités agricoles et culturelles propres.

Ainsi, le chiffre d’affaires de l’artisanat d’art à fort contenu culturel de la ville de Fès s’est accru en moyenne annuelle de 5 % entre 2012 et 2014 contre 0,5% pour Meknès et 4,3 % pour Taza.

En 2014, les chiffres d’affaires de l’artisanat d’art à fort contenu culturel de ces trois villes représentent respectivement 13,4%, 2,8% et 0,7% du chiffre d’affaires de l’artisanat d’art à fort contenu culturel enregistré au niveau national.

Tableau  : Chiffre d’affaires de l’artisanat d’art à fort contenu culturel par ville en millions de dirhams

Ville 2012 2013 2014 TA AM en % Part dans le CA en % en 2014
Fès 2671 2850 2927 5 13,4
Meknès 604 636 613 0,5 2,8
Taza 131 132 143 4,3 0,7

Source : Ministère de l’Artisanat

Le chiffre d’affaires de la ville de Fès est composé en grande partie par trois principaux métiers, à savoir la maroquinerie avec une contribution de 26,3% au chiffre d’affaires de Fès, la bijouterie avec 22,3%, et les articles chaussants dont la part s’élève à 14,2%.

Concernant l’emploi dans le secteur de l’artisanat, il apparaît qu’il est concentré dans la ville de Fès puisque l’effectif d’emplois en son sein représente 9% de l’emploi artisanal national contre 3% pour Meknès et 0,6% pour Taza.

Tableau  : Distribution géographique de l’emploi en 2013 et 2014

Ville 2013 2014
Effectif % Effectif %
Fès 36503 9 36073 8,9
Meknès 11745 3 12074 3
Taza 2462 0,6 2492 0,6

Source : Ministère de l’Artisanat

Au sein de la ville de Fès, c’est la maroquinerie qui emploie le plus grand effectif de main d’œuvre (9375 employés), soit une part de 26%. Les chaussures lui succèdent avec 5516 employés soit une part de 15,3%. En troisième position, on retrouve les vêtements traditionnels qui emploient 4963 personnes soit 13,8 % de la main d’œuvre de Fès.

Sur le plan de la productivité en milieu urbain, la ville de Fès affiche une productivité de 81.138 dirhams supérieure à la moyenne urbaine nationale de 71.710 dirhams. Elle vient en deuxième position après Casablanca qui se caractérise par une productivité urbaine moyenne de 122. 272 Dirhams.

Tableau : Distribution géographique de la productivité en 2014

Ville Productivité en DH
Fès 81138
Meknès 50695
Taza 57435
Urbain national 71710
Rural national 17674
Moyenne Nationale 53987

Source : Ministère de l’Artisanat.

Les grandes caractéristiques du secteur à l’échelle de la région

L’une des caractéristiques les plus fortes de l’artisanat dans la région de Fès –Meknès demeurera la prédominance des métiers d’artisanat d’art ancrés dans le génie et le milieu artisanaux propres à la Médina de Fès.

Une autre caractéristique du secteur par rapport aux nouvelles dimensions de la région réside dans la concentration spatiale des efforts en sa faveur, laquelle a habituellement ciblé les villes historiques dont en particulier Fès et Meknès. Ces efforts sont appelés à être réorientés en faveur de toutes les potentialités artisanales existantes en milieux urbains et ruraux de la totalité des provinces constituant la région.

 

Effectif des artisans

L’effectif des artisans dans la région est d’environ 89.265 artisans, répartis comme suit :

Province ou Préfecture Effectif
Fès 52.888
Meknès 15.832
Taounate 6.231
Sefrou 5.350
Taza 2.982
Elhajeb 2.704
Ifrane 2.153
Boulemane 606
Moulay yacoub 519
TOTAL 89.265

Sources: délégations régionales de l’artisanat, 2016

 

Création des circuits touristiques pour relancer l’artisanat

Dans le cadre de la promotion de l’artisanat, six circuits Touristiques intégrant l’artisanat ont été créés à Fès sur un parcours de 21 km, dont 5 en Médina intra-muros de 10,5km.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme «Artisanat et Médina de Fès » qui a bénéficié d’un financement de Millenium Challenge Corporation (MCC) de 95,5 millions $US dont 84,7 millions $US alloués au secteur de l’artisanat.

Dans ce sens, les travaux réalisés ont porté sur la mise en place de 308 panneaux, dont 228 d’orientation, 70 d’interprétation du patrimoine et 10 d’information.

Ces circuits dédiés à la mise en valeur du patrimoine artisanal et culturel de la ville s’intitulent “Artisanat”, “Monuments et Souks”, “Connaissances et Savoir-faire”, “Palais et Jardins andalous”, “Fès Jdid” et “Murailles et Fortifications”. Ce système de signalisation aura un impact économique positif sur les 2.113 points de vente d’articles ou de services d’artisanat qui sont installés le long de ces circuits.

Tourisme

Le tourisme doit constituer l’un des leviers les plus puissants dans le développement de la région Fès-Meknès, non seulement parce que les pouvoirs publics comptent désormais en faire une locomotive essentielle du développement socio-économique à l’échelle nationale, mais aussi parce que la région regorge de richesses touristiques attrayantes et diversifiées pouvant jouer un rôle important dans son développement socioéconomique.

En effet, grâce à son patrimoine historique et architectural de renommée internationale, la région peut développer un tourisme essentiellement culturel.

Au niveau des paysages, la région offre une gamme de milieux géographiques fort variée, allant des collines pittoresques du pré-Rif au nord jusqu’aux étendues et dunes du milieu désertique au sud, en passant par le plat pays du Saïs, les paysages karstiques et volcaniques, en grande partie boisés et parsemés de lacs et de sources du Moyen-Atlas et les cimes du Haut-Atlas

Infrastructures touristiques dans la région Fès-Meknès

La région Fès-Meknès recèle des potentialités et des atouts touristiques remarquables pouvant jouer un rôle important dans la vie économique et sociale. En effet, le tourisme de la région est essentiellement un tourisme culturel qui se distingue par son patrimoine historique et architectural de renommée internationale.

La région dispose également d’un riche capital naturel, culturel et historique susceptible de constituer un levier de développement du tourisme. On peut distinguer trois principales zones: La zone des montagnes, les stations thermales, les villes traditionnelles et les sites historiques.

La région de Fès-Meknès dispose de 335 établissements d’hébergement touristique classés, dont la capacité litière totale s’élève à 19.044 lits.

Les principaux indicateurs touristiques de la région Fès-Meknès

Fès-Meknès Arrivées Nuitées T O %
2014 2015 % 2014 2015 % 2014 2015
615.242 577.400 -6 1.228.580 1.130.000 -8 32 30
Région Fès-Meknès : Produits et ressources touristiques

Economie sociale et solidaire

La dynamique régionale du tissu coopératif

Le tissu coopératif de la région de Fès-Meknès regroupe quelques 1835 coopératives au 31 décembre 2015, soit une part de 11,7% l’effectif national total de coopératives. L’ensemble des coopératives de la région réunissent 36. 093 adhérents, soit 6,7% de l’effectif national total des adhérents des coopératives.

Au niveau de la dynamique spatiale provinciale, on constate que les deux provinces Taza et Boulemane réunissent près de 42,3% de coopératives de la région, avec respectivement des parts de 22,1% et 20,2%. Elles sont suivies de provinces dont les proportions sont supérieures à 10% telles que Taounate 14,4%, Meknès 11% et Sefrou 10,4%.

Par ailleurs, il n’y a que 6,7% des coopératives de la région qui sont en activité dans la préfecture de Fès contre 6,3% à Ifrane, 4,9% à Moulay Yacoub et 4% à El Hajeb.

Du point de vue des effectifs des adhérents, la province de Taza regroupe 16,4% de l’effectif régional total. Elle est suivie des provinces de Meknès avec 16,1%, Boulemane avec 13,6%, Taounate 12,7% et Fès 11,1%. Ainsi, environ 70% d’adhérents de coopératives au niveau de la région de Fès Meknès sont concentrés dans ces cinq provinces.

Tableau : Répartition des coopératives et de leurs adhérents par province au 31 décembre 2015

Provinces/Préfectures Nombre de coopératives % Nombres d’adhérents %
Boulemane 370 20,2 4910 13,6
El Hajeb 74 4,0 1749 4,8
Fès 123 6,7 4017 11,1
Ifrane 115 6, 3 3215 9, 0
Meknès 203 11,0 5802 16,1
My Yacoub 90 4,9 2971 8,2
Sefrou 191 10,4 2913 8,1
Taounate 264 14,4 4597 12,7
Taza 405 22,1 5919 16,4
Total régional 1835 100,0 36093 100,0
Total national 15735 536920
Régional/National en (%) 11,7 6,7

Source : ODCO

La dynamique sectorielle

Bien que les activités de coopératives embrassent au Maroc une vingtaine de secteurs, leur appréhension au niveau de la région de Fès –Meknès ne se réalise significativement que pour six principaux secteurs, mis en exergue dans le tableau ci-après. Ainsi, on note que :

  • Le secteur de l’agriculture est le principal domaine d’activités de 74,6% de coopératives au niveau de la région de Fès –Meknès contre 67% au niveau national ;
  • L’artisanat est le second secteur d’activités avec 15,6% des coopératives de la région contre 15,9% au niveau national ;
  • L’habitat constitue le troisième domaine d’activités avec 4,1% de coopératives de la région contre 7, 3% au niveau national ;
  • Les secteurs Forets, Plantes médicinales et aromatiques et Alphabétisation ne regroupent respectivement que 1,2%, 1,2% et 1,1% de coopératives de la région contre respectivement 1,5%, 1% et 0,8% au niveau national.

Les proportions élevées des coopératives actives dans l’agriculture et dans l’artisanat sont certainement liées aux vocations agricole et artisanale de la région de Fès-Meknès. Dans ce contexte, les données du tableau ci-dessous permettent de constater que :

  • Les provinces de Taza, Boulemane et Taounate regroupent ensemble près de 66% de coopératives actives dans le secteur agricole et que les coopératives agricoles y représentent respectivement 84,4%, 87% et 90% ;
  • Les provinces de Fès, Meknès, Sefrou et Boulemane concentrent près de 70% de coopératives de la région actives dans le secteur de l’artisanat avec des proportions respectives de 26%, 18,2%, 15% et 11,2%. Au sein de chacune de ces provinces, le nombre de coopératives à vocation artisanale représente respectivement 61%, 25,6%, 22,5% et 8,6%.

Tableau: Répartition régionale et nationale des coopératives par secteur au 31 décembre 2015

Secteur Région Nation
Effectif % Effectif %
Agriculture 1370 74,6 10542 67,0
Artisanal 286 15,6 2497 15,9
Habitat 76 4,1 1146 7,3
Forets 22 1,2 236 1,5
Plantes médicinales et aromatiques 22 1,2 157 1,0
Alphabétisation 21 1,1 122 0,8
Autres secteurs 38 2,2 1035 6,5
Total 1835 100,0 15735 100,0

Source : ODCO

Tableau: Répartition des coopératives par secteur et province (2015)

Secteur/province Boulemane El Hajeb Fès Ifrane Meknès My Yacoub Sefrou Taounate Taza Total
Arts culinaire 2 1 2 2 1 1 3 3 15
Alphabétisation 3 4 3 2 1 8 21
Arganier 1 1
Art et culture 1 1
Artisanat 32 14 75 22 52 43 20 28 286
Conseil-gestion 1 1
Commerçants détaillants 3 1 4
Consommation 1 1 2
Exploitation des carrières 2 1 3
Forets 1 1 6 4 10 22
Agriculture 322 57 10 71 112 88 130 238 342 1370
Habitat 1 24 7 22 8 14 76
Main d’œuvre 1 1
Mines 1 1
Plantes aromatiques et médicinales 7 5 5 1 1 3 22
Recyclage 1 1 2
Tourisme 1 1
Transport 5 1 6
Total 370 74 123 115 203 90 191 264 405 1835

Source : ODCO