La ville de Meknès fût fondée au XIème siècle par les Almoravides en tant qu’établissement militaire. Elle devint capitale sous le règne de Moulay Ismaïl (1672-1727), fondateur de la dynastie alaouite, qui en fit une impressionnante cité de style hispano-mauresque, entourée de hautes murailles percées de portes monumentales et qui démontre aujourd’hui une sorte d’alliance harmonieuse des styles islamique et européen dans le Maghreb du XVIIème siècle. La Médina s’est fixée sur un éperon rocheux, à l’endroit de l’élargissement du plateau, entre l’Oued Boufekrane et son petit affluent l’Oued Sidi Ali ou Mansour, les remparts et la Kasbah renforçant ce site naturel de défense transformant la petite ville de Meknès en ville impériale par opposition volontaire ou calculée à Fès, la ville voisine.

Meknès se distingue par l’aspect gigantesque et volumineux de ses remparts dont la hauteur atteint 15 m. Elle est considérée comme un témoin exemplaire des villes fortifiées du Maghreb, représentant de façon remarquablement complète la structure urbaine et architecturale d’une capitale nord-africaine du XVIIème siècle, alliant de façon quasi- concordante des éléments de conception et de planification islamiques et européennes. Dotée d’un urbanisme princier, la ville historique de Meknès illustre également les spécificités de l’architecture à base de terre (le pisé) des villes sub-sahariennes du Maghreb. Mais dès la fin du XVIIIème siècle, les remparts en pisé s’effondrent et plusieurs édifices tombent en ruine. La ville impériale va ainsi connaître un déclin prononcé qui se prolonge jusqu’au XXème siècle.

A la différence des autres villes impériales, Meknès n’a pas su développer des rapports étroits avec son arrière-pays comme ce fut le cas pour Marrakech et Fès et par ailleurs, la cité de Moulay Ismaël, a dès sa création juxtaposé un ensemble architectural imposant à une médina de petite taille. C’est ce qui explique la forte tendance à la léthargie et la perte de vitesse notoire de la place de Meknès au cours de la période post-ismaélienne. C’est curieusement la période coloniale qui a redonné à Meknès un certain dynamisme grâce aux fonctions militaires et administratives qui ont induit un développement rapide à la ville et donc un regain d’intérêt et de fonctions.

En effet au début du XX siècle, la ville de Meknès comptait quelques 25 à 30000 habitants vivant presque entièrement en Médina. Le choix de Lyautey d’installer une ville nouvelle sur la rive droite n’est pas imposé par le site mais par la conception que les colonisateurs se sont fait de la ville coloniale : le camp militaire Poublan en face de la ville indigène et la ville neuve bien séparée, sur le plateau des oliviers. Lyautey déclarait ainsi : “la ville arabe, le quartier juif, je n’y touche pas, je nettoie, embellis, fournis de l’eau, l’électricité et j’évacue les eaux usées, c’est tout … mais en face, dans le bled, je bâtis une autre ville…”. Ainsi, Meknès devient le centre du pouvoir colonial pour toute la région avec une liaison avec Kénitra (Port Lyautey) par voie ferrée. La période coloniale a donc été une phase primordiale pour la ville de Meknès.

Le plan Prost, établi en 1916, définit le parti d’aménagement de la ville nouvelle, trace le réseau des avenues et des rues et des places et la localisation des équipements. Manifestement, ce schéma d’aménagement a été suivi à la lettre.

Après l’indépendance, la ville de Meknès va connaître une véritable transformation avec le remplissage des espaces libres intramuros, l’extension des anciens quartiers et l’apparition du phénomène des bidonvilles et de l’habitat spontané (en 1982 déjà 70. 000 habitants résidaient dans les bidonvilles).

Meknès au début du XXème siècle

Par ailleurs l’urbanisation des terrains domaniaux, habous et les ex- coopératives agricoles, ainsi que la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre les bidonvilles (VSB), l’habitat de faible VIT (140.000 Dhs), l’habitat social (250.000 Dhs) et le système de dérogation ont ouvert à partir de l’an 2000 de grandes zones à l’urbanisation.

La ville de Moulay Driss Zerhoun, perchée sur le flanc nord – ouest du Jbel Zerhoun elle abrite une population d’environ 11610 habitants et domine le site archéologique de Volubilis. Ville en stagnation, elle jouit d’un rayonnement historique et religieux grâce au tombeau d’Idris 1er fondateur de la dynastie des Idrissides au Maroc. Le mausolée et son site donne à la ville à la fois un aspect sacré et historique. L’activité économique de Moulay Driss Zerhoune est dominée par les petits services de proximité qui servent aussi le tourisme, comme les boutiques de commerce, cafés, ateliers d’artisanat et boulangeries, etc.

La ville d’Agouraï : elle est située entre les grandes métropoles urbaines de la région : Fès (75 km) et Meknès (25 km). C’est un centre urbain à fonction administrative, chef-lieu de cercle administratif d’Agouraï dont le commandement couvre à la fois la montagne et la plaine.

Fondée par le Sultan Moulay IsmaÏl à la fin du XVIIIème siècle, la cité d’Agouraï assurait à l’époque des fonctions multiples la protection militaire contre les attaques des tribus rebelles des alentours, le contrôle des richesses agricoles et du commerce caravanier entre le sud du Maroc et la capitale
Ismaélite de Meknès et servait de lieu d’emprisonnement des pirates.

La ville d’Agourai, possède un potentiel attractif important grâce à sa Kasbah historique et son contexte rural pittoresque.